Congrès de la FNSEA : le vibrant hommage rendu à Christiane Lambert

Mercredi 29 mars, lors de la séance publique et avant le dîner de gala, les élus politiques et ceux de la FNSEA ont tenu à rendre hommage à Christiane Lambert qui, après deux mandats, a décidé de passer la main.

 

Après que Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a ouvert la séance publique du 77e congrès de la FNSEA, de nombreuses personnalités se sont succédé à la tribune pour rendre un vibrant hommage à l’agricultrice de Bouillé-Ménard. C’est le président de la FSDEA du Maine-et-Loire, Emmanuel Lachaize qui a le premier, tenu à saluer le parcours de Christiane Lambert qui représente pour lui « un exemple ». Florence Dabin, présidente du Conseil départemental a quant à elle exprimé toute sa « gratitude » envers cette femme « pour tous les combats qu’elle a menés pour la Ferme France ». « C’est une femme généreuse, une personne exceptionnelle », a-t-elle déclaré, soulignant un « caractère volcanique » que la douceur angevine a parfois pu tempérer. « Elle reste l’incarnation de l’agriculture française ».

Après un intermède pour proclamer les résultats des élections qui ont renouvelé le conseil d’administration, le service communication de la FNSEA a diffusé un long film retraçant les dossiers portés par Christiane Lambert lors de ses deux mandats. Puis, au nom du conseil d’administration, le secrétaire général, Jérôme Despey, a tenu à redire toute la gratitude et la reconnaissance des élus et des collaborateurs qui animent au quotidien le réseau FNSEA pour le travail accompli et les victoires obtenues. Saluant son « courage », ses valeurs humanistes qui placent les « femmes et les hommes au cœur du progrès agricole », il a exprimé son admiration par la puissance qu’elle a dégagée : « avec Christiane Lambert, on tient une énergie renouvelable et inépuisable », a-t-il souri.

Celle qui a connu six ministres de l’Agriculture et autant de ministres de l’Écologie a fait preuve « de pugnacité » mais aussi « d’esprit d’ouverture » et de « dextérité politique ». Évoquant les élections aux Chambres d’agriculture de 2019, Jérôme Despey rappelle « qu’elle nous a entraînés dans la culture de la gagne », avec un score que personne ne subodorait.

 

 

 

« Appelez-la. Occupez-la »

Puis est venu l’hommage tout empreint d’émotion et d’humour de la part des enfants de Christiane Lambert. Thibault, Guillaume et Pauline. Ils se sont succédé à la tribune pour narrer la semaine type de leur chère maman qui affiche, à ce jour, 41 années de syndicalisme au compteur. Entre les valises, les coups de fil, les réunions, l’élevage de porc, les balades dominicales, ils ont livré quelques anecdotes comme la méthode de rangement particulière dont Christiane Lambert fait preuve ou encore, son bureau, ancienne chambre d’enfant, qui pose problème en visioconférence. « Elle cache le mur avec un drapeau de la FNSEA ou une carte du Maine-et-Loire ».

Ses trois enfants ont malgré tout pu profiter de l’amour maternel et aussi, grâce à elle, sillonné la France et le monde à distance, au gré de ses déplacements. « Tu nous as beaucoup donnés », ont-ils lancé dans un cri du cœur. Mais craignent-ils qu’elle ne s’ennuie après avoir quitté la présidence de la FNSEA, tout en conservant toutefois celle du COPA ? « Nous lançons un appel à tous ses collègues : appelez-la. Occupez-la. Venez la voir », ont-ils exhorté dans un grand éclat de rire.

« Mon énergie, c’est vous, Thierry (son mari, N.D.L.R.), Thibault, Guillaume et Pauline », a-t-elle répondu rappelant que sur l’échelle de Richter du stress, les JA c’est 5 et la FNSEA 25. Décidée à se concentrer sur sa famille, et bien qu’en retrait de la FNSEA, elle entend poursuivre ses combats pour faire vivre dignement l’agriculture française. C’est pourquoi, elle n’a pas pu s’empêcher, dans cette séquence qui se voulait plus émotionnelle et conviviale, d’égratigner la grande distribution : « notre indice de satisfaction est proportionnel au degré de colère de Michel-Édouard Leclerc », a-t-elle lâché, avant que les 800 congressistes ne lui fassent une standing ovation et ne l’applaudissent très longuement.

Christophe Soulard