Mercosur : la signature de l’accord commercial reportée à janvier

Reims La Marne Agricole Mercosur : la signature de l’accord commercial reportée à janvier Initialement attendue le 20 décembre au Brésil, la signature de l’accord commercial controversé entre l’UE et le Mercosur n’aura pas lieu d’ici la fin de l’année 2025, faute de soutien suffisant parmi les États membres.
Le report est une défaite pour la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen© iStock-rarrarorro

Initialement attendue le 20 décembre au Brésil, la signature de l’accord commercial controversé entre l’UE et le Mercosur n’aura pas lieu d’ici la fin de l’année 2025, faute de soutien suffisant parmi les États membres.

Reims La Marne Agricole Mercosur : la signature de l’accord commercial reportée à janvier Initialement attendue le 20 décembre au Brésil, la signature de l’accord commercial controversé entre l’UE et le Mercosur n’aura pas lieu d’ici la fin de l’année 2025, faute de soutien suffisant parmi les États membres.
Le report est une défaite pour la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen© iStock-rarrarorro

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a informé les chefs d’État et de gouvernement, le 18 décembre lors du sommet européen de Bruxelles, du report du dossier à janvier. Cette décision de dernière minute a été facilitée par un échange téléphonique entre la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva. Selon son récit, rapporté par l’AFP, la cheffe du gouvernement italien lui a demandé de la « patience, une semaine, dix jours, un mois », en lui assurant que son pays soutiendrait l’accord in fine. Ce report offre un court répit à la France et à Emmanuel Macron qui n’a de cesse de marteler que l’accord ne peut pas être signé en l’état.

En revanche, il représente un revers important pour l’Allemagne et l’Espagne qui poussaient ardemment pour une signature dans les prochains jours. Il est surtout une défaite pour la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen, cible principale de la manifestation agricole qui s’est tenue le 18 décembre à Bruxelles.

Les colégislateurs de l’UE s’accordent sur la clause de sauvegarde agricole

À l’issue de leur seule réunion en trilogue, le 17 décembre, les colégislateurs de l’UE sont parvenus à un compromis concernant la clause de sauvegarde agricole de l’accord UE-Mercosur, élément devant faciliter le processus de d’adoption du traité. Concrètement, l’accord provisoire introduit quelques ajouts ciblés au texte initial, mais ne reprend pas en totalité les amendements du Parlement européen. C’est notamment le cas de l’obligation en matière de réciprocité, qui devient une déclaration de la Commission européenne visant à renforcer l’harmonisation des normes de production appliquées aux produits importés. Le texte prévoit des seuils de déclenchement d’enquête abaissés : augmentation des importations de 8 % sur une moyenne triennale et d’une baisse de 8 % du prix de vente (au lieu des 10 % d’une année sur l’autre prévu par Bruxelles).

Le Parlement européen avait pourtant insisté pour que ce seuil soit fixé à 5 %. En outre, le délai de mise en place de mesures de sauvegarde provisoires reste à 21 jours maximum à compter de l’ouverture de l’enquête et non à 14 jours comme voulu par Strasbourg. Par ailleurs, l’accord provisoire contient bien des dispositions afin de lutter contre le contournement des mesures de sauvegarde et ajoute les agrumes à la liste des produits sensibles. Un compromis qui est, toutefois, « loin de répondre à l’objectif de protéger réellement nos agriculteurs et de garantir un commerce équitable ! », estiment les organisations et coopératives agricoles de l’UE, qui manifestent à Bruxelles ce 18 décembre.

Les exportateurs de vins et spiritueux français soutiennent l’accord

La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a affiché le 18 décembre son soutien à l’accord de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur, qui pourrait bénéficier à la filière viticole en difficulté, rare voix dissonante en plein mouvement de contestation agricole. Dans un communiqué, elle exprime « son intérêt et son soutien à la signature d’un accord commercial équilibré entre l’Union européenne et le Mercosur ». Elle juge « indispensable d’ouvrir de nouveaux marchés », voyant dans le Mercosur « une opportunité stratégique majeure » pour un secteur en crise. Le traité prévoit la suppression des droits de douane sur les vins et spiritueux, actuellement compris entre 20 et 27 %. Un allègement jugé crucial pour stimuler les exportations.

La FEVS salue « le mécanisme de sauvegarde » adopté la veille par compromis à Bruxelles, qui « constitue une avancée substantielle ». Ce mécanisme vise à rassurer les filières agricoles qui se sentent menacées par cet accord (viande, sucre…). Mais d’autres secteurs, comme les vins et spiritueux ou les produits laitiers, pourraient bénéficier de cet accord. La FEVS voit dans le Mercosur un levier pour compenser la baisse des ventes en France et à l’étranger. Après -12 % en 2023, puis -6,5 % en 2024, les exportations françaises ont encore reculé de 7,5 % sur les quatre premiers mois de 2025.

Agra