Pommes de terre fécule : une aide aux producteurs de 5 M€

Reims La Marne Agricole La Commission européenne a validé une enveloppe de 5 millions d’euros (M€) pour les producteurs. La filière demandait 8 à 9 M€ depuis plusieurs mois. L’annonce intervient alors que l’une des deux usines françaises, Haussimont, devrait fermer.
L'aide directe est d’environ 250 € par hectare sur les surfaces 2022 pour les producteurs qui ont renouvelé leur engagement en 2023 pour cette culture. Crédit iStockPicturePartners.

La Commission européenne a validé une enveloppe de 5 millions d’euros (M€) pour les producteurs. La filière demandait 8 à 9 M€ depuis plusieurs mois. L’annonce intervient alors que l’une des deux usines françaises, Haussimont, devrait fermer.

Reims La Marne Agricole La Commission européenne a validé une enveloppe de 5 millions d’euros (M€) pour les producteurs. La filière demandait 8 à 9 M€ depuis plusieurs mois. L’annonce intervient alors que l’une des deux usines françaises, Haussimont, devrait fermer.
L’aide directe est d’environ 250 € par hectare sur les surfaces 2022 pour les producteurs qui ont renouvelé leur engagement en 2023 pour cette culture. Crédit iStockPicturePartners.

Après plusieurs mois à prêcher dans le désert rue de Varenne, ils ont finalement été entendus. Dans un communiqué paru le 6 juillet, la Commission européenne annonce avoir autorisé une aide de 5 millions d’euros (M€) visant à soutenir les producteurs français de pommes de terre féculières. L’aide ne dépassera pas 250 000 euros par entreprise et sera octroyée au plus tard le 31 décembre 2023.

La filière demande depuis plusieurs mois une aide exceptionnelle de 8 à 9 M€ euros pour l’aider à faire face aux sécheresses à répétition et à la baisse des surfaces.

Depuis plusieurs mois également, le groupe Tereos cherche – jusqu’ici en vain – un repreneur pour son usine d’Haussimont (Marne), l’une des deux féculeries françaises. Malgré « plusieurs marques d’intérêt », le groupe considérait fin juin « que les chances de concrétisation d’un projet de cession de l’activité à court ou moyen terme sont limitées ». Le groupe avait annoncé en mars son intention de vendre le site, face à des surfaces en constante érosion (-38 % en quatre ans).

Problèmes d’irrigation

Si cela ne suffisait pas à la filière, elle s’attend à des problèmes cet été. L’UNPT (producteurs de pommes de terre, FNSEA) a demandé le 5 juillet à la préfecture de l’Oise de reconsidérer l’interdiction d’irriguer pour la culture de la pomme de terre fécule dans les bassins en « crise » (hydrologique) du département de l’Oise. En raison « de la sécheresse exceptionnelle qui [y] sévit actuellement », la préfecture de l’Oise a pris un arrêté le 20 juin entraînant le passage en situation de crise de la Divette-Verse et de l’Oise-Aisne ainsi que le maintien en situation de crise de l’Aronde et du Matz.

Face à cette décision, l’UNPT propose que « des mesures alternatives soient envisagées pour gérer la consommation d’eau de manière plus équilibrée, en réintégrant la pomme de terre fécule dans le cadre des dérogations d’irrigation accordées par exemple aux autres débouchés de la pomme de terre et autres cultures légumières ».

Si l’association spécialisée dit comprendre « l’importance de préserver collectivement la ressource en eau, elle n’en demeure pas moins interrogative sur cette exclusion au regard de la situation économique très précaire que traverse actuellement la filière féculière nationale, alors même que le projet de fermeture de la féculerie d’Haussimont vient d’être annoncé ».

M.R. et J.J. (Agrapresse)


Pour l’UNPT cela « ouvre la voie vers un rebond espéré de la production »

L’UNPT se félicite de l’annonce d’une aide directe exceptionnelle destinée aux producteurs, a-t-on appris le 7 juillet dans un communiqué.

L’Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre (UNPT) accueille avec enthousiasme l’annonce du gouvernement concernant le déblocage d’une aide directe exceptionnelle destinée à « soutenir les producteurs de pommes de terre de fécule dans notre pays ».

Pour l’UNPT, « cette aide, validée le 6 juillet par la Commission Européenne, marque un tournant politique significatif et permet de projeter la filière vers un cap d’avenir plus solide et plus prospère alors que celle-ci essuie de grandes difficultés économiques, tant structurelles que conjoncturelles ».

Cette aide directe, demandée avec force et travaillée depuis plus d’un an par l’UNPT, « témoigne de la reconnaissance et de l’importance économique et stratégique du secteur de la pomme de terre de fécule pour l’agriculture française et la sécurité alimentaire et industrielle (pharmacie, cartonnerie…) du pays. En soutenant activement les producteurs, le gouvernement envoie un signal politique important quant à sa volonté de préserver et de développer ce secteur clé de notre économie agricole ».

L’aide directe de 5 millions d’euros, dont les détails seront communiqués prochainement, permettra de compenser les surcoûts engendrés par la guerre en Ukraine, à hauteur d’environ 250 € par hectare sur les surfaces 2022 pour les producteurs qui ont renouvelé leur engagement en 2023 pour cette culture.

Le secteur de la pomme de terre de fécule française « s’engage à travailler en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes afin de maximiser les retombées positives de cette aide en vue de garantir la production nationale ».

Ce résultat » témoigne aussi de la pertinence d’un syndicalisme agricole UNPT engagé à la fois politiquement et économiquement pour la défense de ses adhérents, avec ses partenaires, élus locaux, parlementaires et ministère de l’Agriculture ».

« La poursuite de ce travail collectif permettra de fixer de nouveaux objectifs au secteur féculier national tout en maintenant la position de la France en tant que grand acteur mondial du marché de la pomme de terre de fécule », conclut l’UNPT.


Plate-forme de télédéclaration à partir du 1er août

« Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a décidé d’apporter un soutien aux producteurs de pommes de terre féculières pour encourager au maintien de cette production et assurer la pérennité de la filière industrielle de la féculerie en aval », souligne un communiqué du ministère.

Pour ce faire, la France a notifié un régime d’aide d’État qui vise à compenser à hauteur de 80 % le surcoût forfaitaire de production à l’hectare subi par les producteurs de pommes de terre féculières au cours de la campagne de production 2022 en comparaison à la campagne de production 2021.

Ce régime a été validé par décision de la Commission européenne le 6 juillet, « le ministre remercie la Commission Européenne pour sa diligence dans le traitement du dossier et pour sa décision qui permet le déploiement du dispositif prévu ».

Cette aide, d’un montant total de 5 M€, est destinée aux exploitations agricoles qui ont cultivé des pommes de terre féculières en 2022, et qui ont renouvelé leur engament en 2023 pour cette culture en mettant des pommes de terre féculières dans leur assolement.

Les dossiers de demande d’aide devront être déposés sur la plate-forme de télédéclaration ouverte par FranceAgriMer à partir du 1er août pour une durée de six semaines. Le paiement des dossiers « interviendra au fil de l’eau au fur et à mesure de l’avancée de leur instruction à partir de septembre et jusqu’au 31 décembre 2023 au plus tard ».

« L’État et ses services se tiennent au côté de la filière des pommes de terre féculières et sont pleinement mobilisés pour mettre en œuvre ce dispositif de soutien à la filière », conclut le communiqué.

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