Remicourt : financement participatif pour conforter l’agriculture régénératrice

Exploitant à Remicourt dans la Marne et passionné par l’agriculture de conservation des sols, Alain Deketele se lance dans le financement participatif sur Miimosa pour acquérir une roto-étrille.

 

Exploitant à Remicourt dans la Marne et passionné par l’agriculture de conservation des sols, Alain Deketele se lance dans le financement participatif sur Miimosa pour acquérir une roto-étrille. Reims La Marne Agricole Richard Cremonini
À Remicourt, Alain Deketele pratique l’agriculture de conservation des sols et aujourd’hui l’agriculture régénératrice.
Crédit : Miimosa

 

« Des sols vivants pour des céréales pleines de vitalité : conforter l’acquisition d’une roto-étrille ». Tel est l’intitulé du projet d’Alain Deketele sur Miimosa, la plateforme de financement participatif destinée à la transition agricole et alimentaire et aux projets d’agriculture et d’alimentation durables.

En recherchant « Miimosa » sur Internet, puis en tapant « Deketele » dans l’outil de recherche, on tombe très vite sur la présentation du projet de l’agriculteur marnais. Une démarche soutenue par Nestlé, destination finale d’une partie du blé que collecte sa coopérative Vivescia. « Depuis la récolte 2019, la moitié de mes blés issus de l’agriculture régénératrice entrent dans la composition de la gamme Céréales Petit-Déjeuner de Nestlé », précise l’exploitant. L’entreprise agroalimentaire verse une contribution aux projets d’agriculteurs ciblés en contrepartie de l’achat de barres de céréales. Pour Alain Deketele, l’effet Miimosa vise aussi à communiquer sur ses pratiques agricoles vertueuses auprès du grand public.

Exploitant à Remicourt dans la Marne et passionné par l’agriculture de conservation des sols, Alain Deketele se lance dans le financement participatif sur Miimosa pour acquérir une roto-étrille. Reims La Marne Agricole Richard Cremonini
«On essaie de reproduire un système forestier ou prairial dans un système agronomique avec des zones de couverture qui maintiennent la vie biologique dans le sol»
Crédit : Miimosa

Réduire le temps de travail

Exploitant à Remicourt dans la Marne et passionné par l’agriculture de conservation des sols, Alain Deketele se lance dans le financement participatif sur Miimosa pour acquérir une roto-étrille. Reims La Marne Agricole Richard Cremonini
Assurer une couverture des sols maximisée par l’implantation de couverts entre chaque culture et de plantes compagnes. Crédit Miimosa

« Je suis agriculteur depuis 25 ans, c’est un métier que j’ai choisi par passion ». À Remicourt, Alain Deketele, 50 ans, exploite seul 250 ha, « moitié sur la craie et moitié en champagne humide à la limite de l’Argonne ». Son assolement orienté grandes cultures comprend une douzaine d’espèces. « De tout sauf du maïs », résume-t-il. Pas non plus de cultures irriguées. Il s’est installé en 1997. Après le départ à la retraite de son père et du salarié il s’est orienté en 2007 vers l’agriculture de conservation des sols. « Mon objectif était de réduire mon temps de travail, puis, par expérience, je suis arrivé à un raisonnement agronomique », explique cet ingénieur agronome de formation. Son exploitation est certifiée HVE niveau 2. Une démarche qui le conduit aujourd’hui à poursuivre vers l’agriculture régénératrice, promue par Vivescia et par Nestlé.

 

« Pas de sol nu »

 

L’agriculture régénératrice s’appuie sur quatre piliers. Tout d’abord, un travail du sol réduit au minimum avec pour objectif le semis direct. Ensuite, assurer une couverture des sols maximisée par l’implantation de couverts entre chaque culture et de plantes compagnes. « Pas de sol nu » résume Alain Deketele, « on essaie de reproduire un système forestier ou prairial dans un système agronomique avec des zones de couverture qui maintiennent la vie biologique dans le sol ». La grande diversité de cultures et l’allongement de la rotation est un autre point important, l’objectif est de « limiter la pression des pathogènes et des mauvaises herbes ». Le quatrième principe « est à manipuler avec précaution car il peut faire bondir les organismes stockeurs : il faut diminuer l’intensité de la production agricole en réduisant les intrants ». Alain Deketele veut « sécuriser » 80 % de son objectif de rendement afin d’être plus performant sur le plan économique et environnemental, plutôt que de viser une « performance maximale » rarement atteignable.

Les résultats attendus de l’agriculture régénératrice sont une optimisation et une sécurisation des niveaux de production, avec pour conséquences une diversité des organismes vivants au sol augmentée (vers de terre, carabes, collemboles, bactéries…) ; une forme d’auto-fertilité du sol par l’augmentation de la teneur en matières organiques et installation des mycorhizes ; et une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES).

La campagne de financement Miimosa vise à acquérir une roto-étrille qui sera surtout utilisée au printemps en complément du semis direct.

Richard Cremonini

 

 

Conforter l’achat d’une roto-étrille

Exploitant à Remicourt dans la Marne et passionné par l’agriculture de conservation des sols, Alain Deketele se lance dans le financement participatif sur Miimosa pour acquérir une roto-étrille. Reims La Marne Agricole Richard Cremonini
Le montant de l’achat est de 18 000 € auxquels s’ajoutent 2 000 € de modifications pour l’atteler à l’arrière d’un semoir.
Crédit : Einböck

Le financement participatif avec Miimosa vise à conforter l’achat d’une roto-étrille. « C’est un outil qui aide à lutter contre l’installation des plantes indésirables dans les cultures par « grattage » superficiel du sol même sur des cultures installées, et ce malgré la présence de pailles et de résidus de cultures au sol. Il est utilisable dans une grande diversité de situations, en automne et surtout au printemps, pour des cultures où les solutions de désherbage chimiques sont limitées (par exemple les pois de printemps…), et qui peut aussi être combiné avec d’autres outils », explique Alain Deketele.

Le montant de l’achat est de 18 000 € auxquels s’ajoutent 2 000 € de modifications pour l’atteler à l’arrière d’un semoir.

Alain Deketele est conscient des limites d’une telle initiative et précise sur le site de Miimosa « je ne sollicite pas un financement sur l’intégralité de cette somme ! Votre implication et votre soutien, même modestes, témoigneront de votre sensibilité pour ce triple enjeu agricole : des céréales saines, en quantité suffisante ; produites sur des sols vivants, préservant l’eau et les ressources minérales ; engagées dans des filières de transformation et commercialisation responsables ».